Millicent Bulstrode

« Faites ce que je dis, pas ce que je fais… »

18 ans plus tôt, l’héritière des Bulstrode voyait le jour. Très vite choyée, la gamine savait qu’elle pouvait avoir tout ce qu’elle voulait, quand elle le voulait. Mais ce n’était pas aussi drôle que lorsqu’elle manigançait avec sa gouvernante pour obtenir ce qu’elle désirait. Elle n’eut pas de frère ou de sœur, et grandit donc en fille unique. Malgré tout, l’honneur des Bulstrode devait être perpétué. Ainsi, quand elle eut huit ans, son père et sa mère entreprirent de la former à devenir une parfaite jeune lady qui ferait des ravages dans les soirées de la haute-société des Sang-Pur. Manque de chance, la fillette n’était pas gâtée par la nature à cette époque-là. Elle n’était pas laide, mais pas très jolie non plus. La génétique l’avait dotée d’une silhouette forte, et elle fut la cible de nombreuses moqueries quand elle n’était pas là. Lorsqu’elle reçut sa lettre pour Poudlard, la jeune fille en était ravie. Elle aimait ses parents, mais elle commençait à en avoir assez de cette éducation contraignante à longueur de temps. Elle voyait en Poudlard un répit, un soupçon de liberté. Inutile de dire qu’elle fut la première levée, le jour de la rentrée. Et la première dans le train, ou presque. Une fois dans la célèbre école de sorcellerie, la jeune fille sentit la pression quitter ses épaules. Elle était enfin libre, pensait-elle. Mais elle avait oublié l’épreuve du Choixpeau. Répartie à Serpentard, parce que ça aurait fait tâche de la retrouver dans une autre maison, elle retrouva alors la rigueur et l froideur qu’il y avait chez elle. Elle devait faire honneur à sa maison, et se conformait donc à ce qu’on attendait d’elle. Son physique un peu ingrat ne facilita pas les choses, et les moqueries continuaient. Au lieu de la blesser et de la faire se renfermer sur elle-même, ces critiques la renforcèrent. Paraissant inatteignable, elle réussit à faire cesser peu à peu les rires sur son passage et à susciter la crainte parmi ses détracteurs. Elle provoqua même de l’admiration, chez certains de ses congénères, qui trouvaient ça plutôt courageux de faire comme si de rien n’était. Elle se forgea une réputation de reine des glaces un peu bourrines. Parce qu’elle n’hésitait pas à frapper ceux qui s’en prenaient à elle. Dotée d’une silhouette forte, elle n’avait aucun mal à dominer les filles de son âges, ou plus âgées. Et parfois même les garçons. Et puis le temps fit son œuvre, et elle s’embellit peu à peu. Sa beauté restait néanmoins atypique, puisqu’avec l’enfance qu’elle avait eue, elle avait pu s’entraîner à se défendre et à attaquer physiquement n’importe qui. Elle ne négligeait pas ses cours pour autant, et récoltait de très bonnes notes. Toujours dans l’ombre, elle se forgea malgré tout une solide réputation de « celle qu’il ne faut pas emmerder ». Utilisant aussi bien la magie, les rumeurs ou la force brute, la jeune femme imposait sa présence sans se faire remarquer. Au sein de sa maison, elle trouva sa place, et suivit ses camarades lorsqu’il fut question de l’allégeance au mage noir. Sans forcément trouver toutes ses idées bonnes, elle était néanmoins d’accord avec quelques points. Elle n’aimait pas les moldus. Elle ne pensait pas qu’il fallait les exterminer, ou que les sang-de-bourbe étaient des moins que rien, mais elle savait que jamais elle n’aurait de contacts amicaux avec des moldus. Dumbledore semblait avoir compris qui était vraiment Millie, mais elle refusa à chaque fois de lui donner raison. Elle ne voulait pas que l’on sache qu’au fond, c’était juste une gamine qui rêvait de liberté. La seule personne qui connaissait tout d’elle, c’était son chat. Elle l’avait appelé Le Chat, parce qu’elle ne trouvait pas de noms qui lui convienne particulièrement sans trahir ce qu’elle s’efforçait de montrer aux autres. Ce jeune mâle, elle l’avait acquis sur le chemin de Traverse, pour sa première année à Poudlard. Lorsque le temps de choisir un camp, réellement, fut venu, Millicent hésita longuement. Sur le principe, elle était avec les mages noirs. Mais en pratique, même si elle n’aimait vraiment pas les moldus, et que beaucoup d’élèves ne l’avaient pas épargnée les années précédentes, elle ne voulait pas voir mourir ses camarades. Elle avait appris à en estimer certains, même sans les apprécier, et son dilemme était sincère. Pour une fois qu’elle aurait accepté l’aide de Dumbledore, celui-ci n’était plus. Finalement, elle se rangea du côté du Lord noir. Un peu par conviction, mais beaucoup par pression familiale. Elle n’appréciait pas particulièrement les mangemorts qu’elle rencontra, mais elle fit avec, comme toujours. La guerre fut terrible. Pour tous. Les pertes étaient lourdes, des deux côtés. Le Lord noir avait été défait. Ses partisans, ceux qui n’étaient pas morts, avaient été arrêtés. Questionnés. Même si elle avait voulu mentir, chose qu’elle faisait très rarement, Millicent n’aurait pas pu. Le sérum de vérité qu’on lui fit avaler la força à répondre honnêtement à toutes les questions qu’on lui posait. Finalement, on jugea qu’elle ne méritait pas d’être arrêtée, comme beaucoup. Elle avait déjà assez de remords comme ça. Elle fut libérée, et les charges furent levées. Alors qu’elle pensait reprendre sa vie en main, refaire sa septième année et puis ouvrir sa boutique une fois qu’elle serait diplômée, quelque chose changea. Un sort, d’après ce qu’elle avait compris, avait mal tourné, et des personnes venant du futur étaient arrivées à leur époque. Elle n’avait pas bien compris tout ce qui s’était produit, mais ça lui a fait un choc de voir ces personnes de son époque, qu’elle connaissait, en plus âgée. En différentes. Heureusement, où malheureusement, son double à elle n’était pas arrivé avec les autres. Elle n’avait pas à affronter son propre regard. Mais cette absence, si elle évitait trop de regrets, suscita aussi pas mal de questions. Que lui était-il arrivé ? Qu’était-elle devenue ? Etait-elle morte ? Elle redoutait les réponses et elle ne voulait pas les poser à ceux qui les détenaient. Elle prit alors son parti d’essayer d’ignorer le plus possible cette perturbation du futur, préférant essayer de faire comme s’ils n’étaient pas là. C’était le plus facile, oui. Mais n’était-ce pas pour ça aussi qu’elle avait été envoyée à Serpentard ?

Ton prénom ou surnom • Choupette Ton âge • 21 ans Que penses-tu du forum ? • Il m’a l’air cool <3 T'es arrivé là comment ? • Google is my friend Un dernier mot Jean-Pierre ? • A tes souhaits